La première transition alimentaire a eu lieu il y a environ 400 000 ans, au moment où Homo sapiens a découvert le feu et son usage, et notamment celui de cuire ses aliments. La deuxième date de 12 000 ans et la domestication de certaines espèces animales et végétales. La troisième, environ 5 000 ans en arrière, a établi la division du travail entre agriculteurs, transformateurs et commerçants.
La quatrième remonte au début du 20e siècle en Europe (milieu 19e en Amérique du Nord), lorsque l’alimentation s’est industrialisée et instaurée sur la base d’un système économique (du producteur au distributeur, en passant par le transformateur).
Celle-ci a toujours cours et même atteint son paroxysme, en devenant ultra-productiviste, jusqu’à proposer des aliments qui n’en sont plus, tant ils peuvent être produits hors sol et chimiquement alimentés, entièrement créés, dévitalisés, dénutris, voire même cosmétiqués.
La cinquième transition alimentaire est aujourd’hui balbutiante, mais bel et bien en chemin. En ce début de 21e siècle, les consommateurs sont de plus en plus nombreux à être conscients des conséquences environnementales et économiques du modèle agro-industriel actuel et à remettre en cause ce système, et autant à cheminer vers des pratiques de consommation plus naturelles, plus équitables et plus écologiques, en somme, plus durables.
Le concept d’alimentation durable
L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture définit comme suit l’alimentation durable : « Les régimes alimentaires durables contribuent à protéger et à respecter la biodiversité et les écosystèmes, sont culturellement acceptables, économiquement équitables et accessibles, abordables, nutritionnellement sûrs et sains, et permettent d’optimiser les ressources naturelles et humaines. » (FAO, 2010).
Celle-ci croise donc la santé des consommateurs (en termes de sécurité alimentaire et nutritionnelle), le développement économique (à savoir, des emplois créés et des revenus suffisants), ainsi que la préservation des ressources naturelles (biodiversité sur terre et en mer). De façon holistique, toutes les transitions, écologique, énergétique, démographique, sont appelées à converger.
Comment s’y mettre ?!
Si la demande s’avère croissante pour certains pans de la société, le mouvement est seulement amorcé pour l’ensemble. Néanmoins, chacun s’accorde à réclamer plus d’informations (via les applications numériques notamment) et de transparence, tandis que nombreux sont ceux qui se déclarent prêts à payer plus cher pour gagner en qualité et en équité dans leur assiette.
Seules nos manières de consommer pourront faire la bascule de cette nouvelle transition alimentaire.
En effet, plus nous serons nombreux à faire la demande d’une offre responsable, proposée à partir d’aliments de qualité, produits localement et en saison, certifiés (bio, Label Rouge, pêche durable, équitable, etc.), raisonnablement transformés, vendus en vrac ou éco-conditionnés et garants d’un bien-être animal, plus nous y parviendrons.
Individuellement, les alternatives, qui font le terreau de cette transition, fleurissent : en termes d’achats (local, AMAP, magasins bio, supermarchés participatifs, etc.), de régimes alimentaires (végétarisme ou flexitarisme, couvrant une partie ou la totalité des apports en protéines par les végétaux), de prise de conscience (zéro déchet, réduction du gaspillage alimentaire), etc.
En somme, il s’agirait de manger moins mais mieux, sur la base des 3V, nutritionnellement bien plus nourrissant, en revenant à la simplicité, à la sobriété et au bon sens, en évitant les produits nécessitant de voyager d’un bout à l’autre de la planète pour atterrir dans nos assiettes ou ceux cultivés hors-sol et sous serres chauffées pour pouvoir manger des tomates au cœur de l’hiver.
En définitive, pour réussir notre transition écologique.
Il est essentiel de procéder d’abord à une transition alimentaire, l’une ne pouvant être réformée sans l’autre. Celle-ci est en route vers un nouveau modèle agricole et alimentaire, plus respectueux à tous les niveaux. D’ailleurs, de nombreuses initiatives ont déjà franchi le cap (Famille Zéro Déchet, Fermes d’Avenir, Out Of The Box, etc.). Reste aux industriels et aux pouvoirs publiques de prendre le train de l’économie circulaire et des externalités positives en route, afin que l’alimentation devienne tout simplement acceptable et soutenable pour l’humanité, comme pour la planète.
Je mange des tomates toute l’année! J’ai entre 70 à 100 plants au jardin et je les dégustes fraîches en saison, j’en fais de la sauce tomate, des conserves pour la soupe, et elles entrent dans la composition de ratatouille du jardin (selon les saisons), de confitures (tomates vertes; tomates mûres/fraises)
Bref, il est possible de manger de la tomate toute l’année…
Bonjour,
En effet, c’est justement l’idée. Transformer les produits de saison pour les conserver et bénéficier d’eux le reste de l’année. 🙂