À l’image de l’alimentation ultra-transformée, coupée de la terre à force de process industriels ou d’hydroponie (cultures hors-sol), le mangeur s’est, peu à peu, coupé de son propre corps et de ses signaux. Il en résulte une relation dégradée, voire un véritable black-out entre les deux. Sont en cause les innombrables régimes divers et variés, le calcul des calories, les injonctions paradoxales, les idées reçues sur ce qui est bon et ce qui ne l’est pas, chacun venant parasiter la bonne réception des signaux de l’organisme (faim, envies, quantité, satiété).
Ce qui venait de l’intérieur provient désormais de l’extérieur, ce qui entraîne aujourd’hui des comportements alimentaires souvent perturbés (compulsions, frustration, anxiété), des choix à faire devenus une réelle torture, le moindre écart à compenser (sport, manger encore plus, etc.), en somme, de ne plus savoir quoi manger et surtout, en paix (lire à propos l’excellent ouvrage du Dr G. Apfeldorfer, Manger en paix).
L’acte de manger est devenu anxiogène
Les régimes d’amaigrissement sont, entre autres, en cause, en faisant miroitier la perte rapide et facile des kilos superflus. Outre le constat d’échec concernant ces derniers, tous les aliments qui y sont décrétés « bons » ou « mauvais », voire « interdits », ainsi que les pratiques ou programmes prétendus révolutionnaires (jeûnes, chrononutrition, détox), imposés sans précautions préalables ni accompagnement, viennent nourrir le désarroi, la culpabilité et la perte de repères sur ce qui convient à chacun de nous et s’est perdu en chemin.
En outre, bien souvent, se priver d’un aliment que l’on aime est le meilleur moyen d’en devenir accro et de craquer à la moindre occasion, de manière compulsive et sans réel appétit. Attention également au stress et autres émotions basses (colère, peur, tristesse, etc.), qui sont eux aussi de grands parasites des signaux internes.
Comment avoir ou retrouver une relation apaisée avec la nourriture pour une alimentation intuitive
Les enfants savent ce dont ils ont besoin et sont encore à l’écoute. Malheureusement, beaucoup subissent, de plus en plus tôt, les ingérences extérieures (Attend l’heure du repas pour manger ! Mange tes brocolis plutôt que ta viande ! Termine ton assiette !). C’est une erreur. Observez-les, sans intervenir, et vous comprendrez : ils mangent intuitivement quand ils ont faim, ce qu’il leur fait envie, ce qui correspond à ce dont leur corps a besoin, et s’arrête quand ils n’ont plus faim, encore réceptifs qu’ils sont à leur sensation de satiété. Bien des adultes ne le sont plus.
C’est peut-être en observant des enfants que Evelyn Trible et Elyse Resch, nutritionnistes américaines, ont jeté les bases de l’alimentation intuitive. Cette approche consiste à (re)faire confiance et à (ré)apprendre à écouter son corps, plutôt que tout ce qui pourrait provenir de l’extérieur.
Les principes sont simples : aucune obligation ni aucune interdiction alimentaire, faire confiance à son intuition et la paix avec son alimentation, oublier les régimes amaigrissants, les « bons » et les « mauvais » aliments, manger de tout, tout en étant à l’écoute de ses signaux, à recapter d’urgence : la faim, la vraie, les envies, modérées et sans être compulsives, et la satiété, à l’aide de petites pauses sur la fin du repas, en conscience et sans écran, pour ne surtout pas la louper.
Tous ces signaux ont été longtemps ignorés, il est grand temps de les considérer. L’alimentation intuitive en appelle même à une certaine gratitude envers eux, une forme de reconnaissance pour ainsi gagner en santé, physique et psychique, et autant de bienfaits sur le long terme.
Redevenons donc des enfants !
Manger selon ses envies, avec plaisir et appétit ne signifie pas perdre le contrôle (sinon du point de vue des régimes aliénants) ni manger sans limite, au contraire. Mieux on se connaît, en étant bien à l’écoute de soi-même et de ses signaux, plus notre intuition est juste et la réception des différents signaux, bonne.
Ainsi, peu à peu, le rapport à l’alimentation se réadapte, s’apaise et d’ailleurs, le poids se stabilise : le mangeur a retrouvé son intuition, qui elle seule sait quand et quoi manger, et en quelle quantité. Déculpabiliser, ce qui relevait de la confort food devient alors une relation au corps confiante et harmonieuse, le mangeur est désormais à l’écoute de soi-même, et non plus des autres dès lors qu’il s’agit de ses besoins physiologiques, en laissant son corps faire, puisque lui seul sait ce qui est le mieux pour lui-même.
Je suis totalement en accord avec vous. J’ai vécu l’anorexie à l’adolescence et je suis restée très sensible à l’alimentation et aux aliments en particulier. J’ai aussi toujours gardé en tête de maigrir. Et je dirais même que manger est devenu ma priorité et comme une récompense après avoir fait de l’exercice en excès. Votre approche face à l’alimentation me rejoint car se priver est devenu une obsession et cela est dommageable à la santé. Je ne m’en suis pas totalement sortie car j’ai encore de la difficulté à ne pas me priver. Les régimes: non et re-non. Cela détruit le plaisir de manger et nuit à la bonne santé. Je ne veux pas, toutefoios, avoir de problèmes par le fait d’avoir laissé mes coordonnées sur votre site et navigateur.
Bonjour Nicole,
Merci pour votre retour ! Vous avez raison, pour une bonne santé, l’idéal est de ne pas se priver, dans le cadre d’une alimentation majoritairement : Vraie, Végétale et Variée.
Comme on dit chez Siga, il s’agit de Manger Vrai pour vivre mieux !
L’équipe Siga.
(P.S. : Ne vous inquiétez pas, vos coordonnées restent strictement confidentielles.)