Pourquoi le zéro déchet ?
Parce qu’en 40 ans, la quantité de déchets ménagers a doublé et que les ressources naturelles seront, sous peu, en passe d’être épuisées (Ademe, 2017).
Chacun de nous jetons, par an, plus de 400 kg de déchets ménagers (Ministère de la transition écologique et solidaire, 2019). Multipliez ce chiffre par 67 000 000 de Français… Lavoisier disait « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme. » Si tout organisme vivant fonctionne ainsi depuis l’origine, pourquoi ne l’appliquerions-nous pas à nos modes de production et de consommation ?
De nombreuses ONG ou associations alertent sur l’urgence de repenser le système en place, qui n’est désormais plus viable : trop de déchets, qu’ils soient matériels ou immatériels (numériques), nuisent à l’environnement, à l’économie, ainsi qu’à la santé publique.
Le maître-mot est qu’il est l’heure et grand temps d’œuvrer pour une transition écologique globale. À leurs côtés, les blogs fleurissent, en en montrant les innombrables alternatives.
En finir avec les produits à usage unique
A-t-on besoin d’avoir tout pour être heureux ? Quant à la résistance au changement, elle peut être coriace. Pourtant, il s’agit simplement et pour commencer de raisonner différemment. Notez la pauvreté du paradigme dominant actuel : extraire, fabriquer, consommer et jeter, tandis que celui vers lequel nous devrions tout.e.s tendre abonde de perspectives :
- Consommer local et de saison (moins mais mieux),
- Réduire ses déchets commence par réduire ses achats, en se gardant bien de céder au chant des sirènes du marketing, qui crée sans cesse de nouveaux besoins et va jusqu’à pousser à sur-consommer du zéro-déchet, soit plus de cabas, sacs à vrac et autres Lunch-Box irrésistibles. Il s’agit de ne pas acheter plus que nécessaire, donc de repenser ses vrais besoins,
- Composter, pour un juste retour à la Terre, ainsi naturellement enrichie,
- Laver, recharger, réutiliser, réparer, restaurer via des ateliers associatifs de réparation : vélo, appareils électroménagers, etc.,
- Partager, mutualiser, échanger, troquer, (re)vendre ou acheter d’occasion : vide-grenier, sites de vente d’occasion ou de troc, etc.,
- Donner jouets et linge d’enfants, matériel de cuisine, livres ou tout ce dont vous n’avez plus l’utilité mais qui est encore en bon état, afin d’en allonger l’usage : boîtes d’échange ou gratuiteries, associations caritatives, etc.,
- Dématérialiser, en n’imprimant que si nécessaire ou en offrant des cadeaux immatériels : place de cinéma, de théâtre ou de spectacle, séance chez l’esthéticienne, etc.
- Pédaler, covoiturer
- Ou, en dernier recours, recycler. Mais ne plus jeter.
Mille et une alternatives pour réussir le zéro déchet
Au moment des courses :
Il suffit de s’organiser un peu : prévoir ses cabas ou caddie, ses contenants, les uns en tissus (pochons en coton, qui peuvent être vos vieux débardeurs cousus à la base) pour emballer vos fruits, légumes, pains et produits en vrac, les autres en verre pour les liquides et le frais, à la coupe ou au détail (boucherie, fromagerie, etc.).
Idéalement, faites vos courses dans des commerces ou associations de vente alimentaire de vrac, en plein développement et familiarisés avec le réutilisable. En vrac, on achète seulement ce dont on a besoin, ce qui laisse moins de place à l’inutile, au gaspillage et aux déchets.
N’oubliez pas non plus vos consignes, dont c’est le grand retour. Enfin, tâchez de refuser le jetable (sacs en plastique, prospectus, pailles, etc.).
Les marchés :
Les moins gourmands en emballages de toutes sortes, ils contribuent en plus à une économie circulaire et vos contenants réutilisables y sont toujours les bienvenus.
À la maison :
Trois maître-mots : lavable, réutilisable et fait-maison. Par exemple, n’utilisez que quatre produits, au prix modique, pour avoir un logis impeccable : du savon de Marseille ou savon noir pour nettoyer les sols, du bicarbonate de soude dissous dans du vinaigre blanc et de l’eau tiède pour nettoyer les surfaces, les vitres, etc., de la pierre d’argile pour nettoyer les sanitaires, ainsi que les plaques de cuisson.
En plus de ne plus générer de déchets (récipients en plastique jetables) et de préserver la nappe phréatique en n’y rejetant plus de produits toxiques, vous ferez des économies.
Voyez la variété des objets aussi pratiques que responsables, dans la maison en général, dans la cuisine et la salle de bain en particulier.
Les lavables :
Papier essuie-tout, éponges et lavettes ou « tawashi » japonais, serviettes de table, lingettes, disques ou cotons démaquillants, serviettes hygiéniques et protège-slips, mouchoirs, couches bébé, compresses allaitement, etc.
Les réutilisables :
Charlottes à plat ou wrapi (un tissu recouvert de cire d’abeille pour assurer l’imperméabilité : vous trouverez sur Internet quantité de tutos pour le fabriquer vous-même), piles rechargeables, paille en inox, sacs à congélation, boules à thé, théière et autres sachets à thé en tissu, gobelets et vaisselle (pique-nique, goûter d’anniversaire, etc.), moules en métal, en silicone ou bien ramequins pour vos préparations à cuire au four, coton-tiges (inox), CUP menstruelle, brosse à dent, peigne anti-poux, etc.
Les anti-gaspi :
L’art du « furoshiki » et autres emballages cadeaux recyclés à partir de papier journal décoré, transformation des produits à DLC limite ou les aliments abîmés, cuisiner les fanes de légumes (carottes nouvelles, radis, betterave, etc.) en soupe, pesto ou encore en omelette, étiquette STOP PUB collée sur votre boîte aux lettres, pour ne plus recevoir de prospectus, etc.
Le compost :
Il permet, non seulement de produire un fertilisant 100 % naturel, mais aussi de réduire le volume des poubelles de 30 % chaque jour, soit 60 kg de déchets par an. Moins de volume des poubelles à descendre et moins de sacs non réutilisables. Les aires de compostage sont de plus en plus nombreuses, profitons-en.
Le fait soi-même ou DIY :
Biscuits et gâteaux pour le goûter ou les anniversaires, poudre lave-vaisselle, allume-feu barbecue, liniment oléo-calcaire, crème hydratante et gommage à base de produits peu coûteux (gel d’aloe vera, huiles végétales, marc de café, miel, etc.), à l’impact sanitaire et environnemental positif, etc.
Les solides sans emballage :
Savon, dentifrice, shampooing et après-shampooing, pain de rasage, déodorant, etc.
Au travail ou à l’école :
Tasse, bouteille isotherme, gourde pour compote et boîte à repas ou à goûter réutilisable, biscuits maison ou achetés en vrac (moins chers que ceux emballés), fournitures scolaires qui ne sont pas hors d’usage récupérées de l’année précédente, quitte à donner un coup de neuf (savonner trousse et cartable par exemple), DIY (protège-cahiers en tissu), responsables (règle en bois, instruments de géométrie en métal, stylos rechargeables, sacs ultra-robustes) ou encore, articles achetés en vrac en papeterie de quartier, bien souvent moins emballés.
Côté numérique :
Sur Internet,
- recherches à partir de favoris, mots-clés précis ou adresses web (URL) connues, afin de limiter la sollicitation des serveurs,
- peu ou pas d’onglets ouverts,
- caches de navigateur et historique régulièrement vidés,
- moteurs de recherche éco-responsables et messageries à la fois éthiques et éco-responsables,
- pièces jointes peu volumineuses,
- tri régulier et suppression des mails, spams, notifications et autres newsletters inutiles,
- bloqueurs publicitaires.
Pour vos appareils en général :
- mode économie d’énergie et appareils éteints la nuit,
- fonctions GPS, wifi et Bluetooth activées que si nécessaire.
Les générations ZD sont l’avenir
Si un enfant, dès son plus jeune âge, prend l’habitude de consommer local et de saison, de recharger, de réutiliser, de réparer, de mutualiser, de donner, de covoiturer ou, en dernier recours, de recycler, la norme deviendra celle du zéro déchet.
En attendant, la transition écologique globale, à la fois environnementale, monétaire et sanitaire, doit passer par une prise de conscience, puis de refonte progressive des habitudes et manières de consommer, le plus souvent devenues des automatismes.
très bon article et très beau conseils
Merci