L’automne est une saison singulière, souvent sujette à l’ambivalence : vers moins de lumière, de chaleur et d’énergie, mais aussi plus de couleurs, d’invitation au ralentissement et à l’introspection, en somme, de Yin selon la médecine traditionnelle chinoise. L’automne offre surtout une quantité incroyable de produits de saison aussi riches sur le plan nutritionnel que diversifiés sur celui des saveurs. La Nature, qui fait bien les choses, a prévu de couvrir tous les besoins nécessaires tout au long de la saison froide, comme elle le fait au printemps pour la période estivale.
Toute une palette d’aliments, à commencer par les graines
C’est comme si l’équinoxe d’automne, célébré le 22 septembre à 21h21, marquait le lancement des récoltes, les unes après les autres. Les bogues des châtaignes ouvrent boutique, offrant des fruits aussi riches en glucides complexes de qualité, qu’en vitamines, minéraux et fibres. Grillées, à déguster telles quelles, ou bouillies puis préparées en poêlée forestière, les châtaignes gagnent à être réintégrées dans l’alimentation, non plus en tant qu’aliment plaisir, mais courant.
Les noix, une fois le brou bruni et sec, sont aussi bonnes à ramasser au début de l’automne. Consommées fraîches, les noix offrent un apport en acides gras, en acides aminés, en vitamines, minéraux et fibres précieux. Mangez quelques noix chaque jour, de préférence le matin, votre santé cardio-vasculaire vous le rendra bien. Les noix finissent par sécher et se conserver toute l’année, la saveur en est différente, mais les nutriments sont tout aussi intéressants.
Les fruits
Le raisin pourrait être l’emblème de l’automne.
En cure, pour ceux qui la tolèrent, en jus, pour le plaisir, ou à croquer entier, pour en préserver tous les bienfaits. Le raisin, toutes variétés confondues, est sans aucun doute un super fruit. Très riche en multiples antioxydants (acides phénoliques, resvératrol et flavonoïdes ou anthocyanines), le raisin consommé en saison et en belle quantité prévient bien des maladies : chroniques, inflammatoires, cardio-vasculaires, neurodégénératives et, probablement, certains cancers.
Les pommes sont un autre fruit de l’automne, au pouvoir antioxydant tout aussi favorable.
Cependant, encore faut-il la manger avec la peau, dans laquelle réside la plus grande partie des précieux micronutriments. Il est donc préférable de la choisir issue de l’agriculture biologique ou raisonnée sans traitements phytosanitaires. Il est aussi vivement recommandé de consommer les pommes entières. Cuites et mixées en purée, et plus encore réduites en jus, l’indice glycémique grimpe en flèche et les antioxydants, détruits. Toutefois, le plaisir ayant toute sa place au sein d’une bonne hygiène de vie, il est bienvenue de se faire plaisir avec un verre de jus de pommes ou une part de tarte-tatin de temps en temps.
Le coing aussi est synonyme d’automne, mais également de douceur et surtout d’atouts santé.
Sa belle teneur en tanins fait de lui un allié de la santé intestinale et un antiseptique à même de combattre les agents pathogènes responsables de diarrhées notamment. D’autant que les pectines du fruit ont, justement, une action anti-diarrhéique, et une autre d’absorber et d’inhiber les toxines générées par les différents métabolismes de l’organisme. Quant à ses fibres insolubles, elles réduisent l’indice glycémique de vos repas ! Donc, à vos confituriers : 40 à 50 minutes de cuisson et la pectine du fruit, au fort pouvoir gélifiant, donnera, une fois la texture refroidie et naturellement figée, une délicieuse gelée. Sans un tel équipement, laissez cuire quelques coings au four, environ 30 minutes ou, pour en conserver tous les nutriments, à la vapeur douce un quart d’heure.
Les légumes
Côté légumes, l’automne n’est pas en reste, au contraire. Il y a d’abord la très grande famille des cucurbitacées, comprenant, entre autres, toutes les courges, allant des citrouilles aux potirons, en passant par les potimarrons et autres butternuts. Il y en a pour tous les goûts. Leur point commun reste leur grande teneur en bêta-carotènes (version végétale de la vitamine A), excellente pour la vision, l’immunité et la lutte contre l’inflammation, ainsi qu’en vitamines et en minéraux. Ce qui prête aux courges, toutes catégories confondues, des propriétés anti-diabétiques, anti-cancéreuses et anti-inflammatoires.
Les graines des courges sont tout aussi précieuses. Elles sont d’abord délicieusement croustillantes, pour peu qu’elles aient été légèrement toastées (à sec), et agrémentent vos préparations culinaires. Ensuite, ses graines sont riches en protéines, en acides gras essentiels (acide linoléique) et en vitamine E, antioxydante. Les messieurs d’un certain âge gagneraient à en consommer quotidiennement : elles pourraient soulager les troubles liés à l’hypertrophie bénigne de la prostate.
L’automne, c’est aussi et enfin toutes la palette des champignons, les premiers poireaux, aux fibres prébiotiques et aux propriétés cardio-protectrices, antioxydantes et antimicrobiennes, ainsi que les panais et autres légumes anciens.
En définitive, l’automne est généreux, comme pour compenser le gris et le froid à venir. Qu’à cela ne tienne, profitons-en pour cuisiner des poêlées de champignons, faire griller des châtaignes au coin du feu, se réchauffer avec un bol de soupe de potimarron parsemée de graines ou se faire plaisir, avec une part de tarte aux pommes et aux noix !