Les super aliments, qualifiés ainsi pour leur forte valeur nutritionnelle, font souvent la « une » des magazines et sont quelquefois présentés comme une nouveauté. Pourtant, ces super aliments sont ceux qui ont de tout temps existé, chacun à sa façon, chacun à sa saison.
Dame Nature a bien fait les choses, en offrant à l’homme des super aliments tout au long de l’année. Au printemps par exemple, pousse l’ail des ours (appelé aussi ail sauvage ou Allium ursinum).
Pourquoi cette petite plante sauvage, au feuillage semblable au muguet mais distincte par la forme de ses fleurs et surtout, par son parfum aillé, porte-elle ce nom ? Parce que l’ours qui, après de longs mois d’hibernation et de jeûne, aime à relancer son organisme en mangeant ces plantes naissantes, afin de se nettoyer de ses toxines et de retrouver sa force.
En effet, l’ail des ours est, entre autres, reconnu pour stimuler la digestion, agir comme un agent anti-microbien, détoxifier l’organisme ou encore, prévenir les maladies cardiovasculaires.
À chaque saison et à chaque région ses super aliments
Le printemps
Le printemps donne aussi naissance à l’ortie (Urtica dioica), qui n’est décidément pas une mauvaise herbe, mais au contraire nutritive (en soupe, quiche ou cake) et reminéralisante (en tisane).
Quant aux feuilles et aux fleurs de pissenlit (Taraxacum officinale ou dens leonis), elles s’avèrent délicieuses en salade agrémentées, pour en atténuer l’amertume, d’œufs mollets, de pommes de terre cuites à la vapeur al dente, d’un peu d’échalote ou d’oignon nouveau, le tout assaisonné d’huile d’olive vierge, de vinaigre de cidre et de graines sèches (tournesol, courge, pignons, etc.).
Un régal pour la vue, le goût et l’organisme tout entier, puisque le pissenlit est anti-inflammatoire, antioxydant, détoxifiant, digestif, diurétique, etc.
L’été a aussi ses super aliments
Tous les fruits rouges (fraises, framboises, cerises) et baies (mûres noires et blanches, myrtilles ou bleuets, groseilles, canneberges, etc.) regorgent de vitamines et d’antioxydants. Il est avéré que ces fruits cultivés et consommés en saison, récoltés à maturité, sont grandement bénéfiques pour la santé. En revanche, hors saison, ils ont au contraire un effet dérégulateur.
En automne
Nous trouvons, entre autres, les champignons, les différentes noix, riches en oméga-3, et autres amandes, alliant protéines et lipides, ainsi que les châtaignes qui, selon la diététique chinoise et par leur nature tiède, réchauffent l’organisme, stimulent les fonctions vitales, soutiennent le métabolisme en général et conviennent particulièrement par temps froid.
En hiver
Les tubercules, parmi lesquels les légumes oubliés, poussent sous terre, ils résistent ainsi au gel, et se conservent plus longtemps. Ce sont-là de super légumes, qui apportent à l’organisme ce dont il a besoin en cette période où celui-ci a besoin d’être soutenu, pour faire face aux refroidissements et maladies hivernales.
La spiruline ou encore les graines germées sont tout indiquées pour leur apport en très nombreux nutriments (vitamines, minéraux, oligo-éléments, antioxydants, acides aminés, enzymes et autres substances biologiques actives), pouvant faire défaut et causer des carences micro-nutritionnelles au cœur de l’hiver.
Aussi super que nombreux…
Toute l’année, nous consommons quantité de super aliments sans même y prêter attention, tant ils sont nombreux et peuvent faire partie de nos habitudes alimentaires.
Il y a, entre autres, l’huile d’olive (sous réserve d’être vierge et pressée à froid), les petits poissons gras (sardines, maquereaux, harengs, etc.), les légumineuses (lentilles, haricots secs, pois chiches), les alliums (ail, oignon), le curcuma et le gingembre, frais ou en poudre, les graines de lin ou encore, les produits de la ruche (miel, pollen, gelée royale, etc.). Sans oublier les super boissons, que sont le kéfir et le kombucha, les différents thés verts dont le matcha, les tisanes de plantes, etc.
Toutefois, attention aux allégations commerciales
Attention toutefois aux sirènes du marketing, qui peuvent surestimer les propriétés de certains produits étiquetés « super aliments », voire leur alléguer une image santé infondée.
Parmi ceux-là, il y a le sirop d’agave, trop riche en fructose pour être une alternative intéressante au sucre ou encore, le quinoa qui, cultivé à l’autre bout de la planète, a des répercussions dramatiques sur l’économie des pays producteurs.
De même, préférez les baies locales (myrtilles, fraises, mûres) à celles (açaï, goji) produites à des milliers de kilomètres et perdantes en micronutriments pendant le trajet partant du lieu de culture jusqu’aux étals. Le bon sens paysan atteste généralement d’un vrai « super aliment » d’un faux.
Quels qu’ils soient, les super aliments ne sont pas pour autant des aliments « miracle ». Le seul bon calcul à avoir, en termes de régime alimentaire, est d’opter pour l’équilibre et la variété, par exemple, le régime méditerranéen ou la règle des 3V, tout en intégrant largement et au fil des saisons, les super aliments.
La nature fait bien les choses…malheureusement bien trop souvent oublié. Merci pour cet article.