Les algues sont souvent associées à l’accompagnement des sushis, au restaurant japonais. Pourtant, elles gagneraient à devenir un aliment courant, tant leurs bienfaits sont nombreux.
Pourquoi manger des algues ?
Produit de la mer, les algues sont une source de protéines végétales de qualité, bien que la vitamine B12 soit peu assimilée. La teneur en acides aminés s’avère variable en fonction de la variété des algues : brunes, elles seront faiblement protéinées, vertes, elles le seront davantage, et rouges, bien plus encore, comparables au soja. Cette variabilité est aussi due à la fraîcheur et à la maturité des algues, ainsi qu’à la saison à laquelle elles sont récoltées (pic à la fin de l’hiver pour la Palmaria palmata par exemple). Quoi qu’il en soit, en consommer régulièrement permet de réduire les sources animales de protéines.
Une mine de micro-nutriments
Les algues sont également riches en fibres, dont nous savons aujourd’hui qu’elles sont favorables au microbiote intestinal, donc à l’immunité, et préviennent certains cancers (digestif et colique notamment). Comme les légumes de la Terre, ceux de la mer, dont les algues, contiennent des vitamines (autant que les légumes), mais surtout des minéraux : sodium, potassium, calcium, magnésium, soufre, phosphore et iode. Ici encore, les teneurs sont variables d’une variété à l’autre. Les algues renferment également de précieux acides gras polyinsaturés, à longues chaînes. Ces oméga-6 et oméga-3 sont grandement bénéfiques pour la santé, notamment cardiovasculaire. En effet, les algues contribuent à réduire les triglycérides dans le sang, la résistance à l’insuline et l’inflammation d’une manière générale. D’ailleurs, les algues figurent en bonne place dans le régime dit Okinawa, cette île japonaise qui compte de nombreux centenaires en pleine santé.
Enfin, les algues sont anti-inflammatoires, antioxydantes et anti-tumorales, en créant ainsi un environnement défavorable à la progression d’un cancer, notamment du sein chez les femmes. Elles sont, en outre, reminéralisantes, donc bénéfiques pour lutter contre l’arthrose et l’ostéoporose, en particulier le fucus (fucus vésiculeux ou varech) qui, de surcroît, est un excellent soutien de la thyroïde.
Le (petit) problème avec les algues…
Ce sont leurs molécules anti-nutritionnelles, des polysaccharides chélateurs ou « voleurs de nutriments », en l’occurrence, d’une partie de leurs acides aminés. De même que les phytates des graines (céréales, légumineuses, oléagineux), ces composants empêchent la pleine absorption, donc la bonne digestibilité des protéines des algues.
La bonne nouvelle est qu’il existe plusieurs moyens d’y remédier, dont un traitement mécanique facile à réaliser à la maison. Il en existe d’autres, qui font appel à une biotechnologie à partir d’enzymes pouvant dégrader ces facteurs, qui rendent les acides aminés des algues moins disponibles. Le traitement maison consiste à congeler, puis à décongeler les algues, afin de casser les molécules en question.
Made in France
Les contrôles sur la qualité des algues ne sont pas partout correctement assurés. Pourtant, les algues sont de véritables éponges à composés toxiques, entre autres, de métaux lourds comme le mercure, le plomb, le cadmium, etc. Raison pour laquelle il est primordial de s’assurer de leur provenance avant d’être dégustées en toute sérénité. La France, pays bordé de mers (méditerranéenne, Manche, du Nord) et d’océan (atlantique), présente un littoral intéressant pour s’approvisionner d’algues locales, pour celles et ceux qui résident près des côtes. Pour les autres, pensez bien à vous assurer de la provenance de vos algues, de préférence au rayon frais comme au sec de votre magasin bio.
En pratique : l’incontournable tartare d’algues
Rincez vos algues fraîches à l’eau claire pour les dessaler ou réhydratez-les si elles étaient séchées, puis rincez-les également. Le bon sens paysan invite à conservez cette eau de rinçage pour votre soupe ou bien pour arroser vos plantes. Mixez ensemble les algues, des câpres et/ou des cornichons aigre-doux, coupés en tronçons, tout en arrosant votre mélange d’un peu de jus de citron et, plus généreusement, d’huile d’olive. Vous pouvez, si vous le souhaitez, ajouter lors du mixage des herbes aromatiques (persil, ciboulette), quelques olives dénoyautées ou deux à trois champignons frais émincés. Il est judicieux de goûter avant de saler ! Laissez reposer ce mélange au frais quelques heures. En toast, à l’apéritif, ou en sauce pour accompagner un poisson cuit à la vapeur ou au four, le tartare d’algues est toujours une bonne idée, tant gustative que santé. Alors, autant la renouveler.