Les sodas édulcorés ont été créés pour répondre à ceux qui souhaitaient se délecter de boissons au goût sucré, sans subir l’inconvénient des calories qui s’y trouvent.
Autrement dit, avoir le plaisir du gout sucré sans le sucre qui va avec ! Mais ces édulcorants remplissent-ils bien le rôle pour lequel ils ont été conviés dans nos boissons ? Rien n’est moins sûr.
Petite histoire de diététique
Qu’est-ce qui engendre la prise de poids ? Il y encore deux décennies, tout le monde, y compris des professionnels de santé tels que des diététicien(ne)s vous auraient répondu : « c’est le fait de manger plus de calories que votre corps n’en consomme ».
Autrement dit, pour conserver un poids idéal il suffirait de manger équilibré, surveiller la taille de ses portions et d’avoir une activité physique satisfaisante. C’est le vieil adage du Programme National Nutrition Santé « Manger, Bouger ».
L’homme comme une machine
Cette théorie de la calorie, est le fruit d’une vision très cartésienne de l’alimentation influencée par la pensée réductionniste. En simplifiant à l’extrême, on pourrait dire que l’on a longtemps eu tendance à voir l’Homme comme une machine, à l’instar de Descartes qui, au 17e siècle, considérait lui-même les animaux comme des machines.
Pour mincir ou conserver un poids optimal il fallait tout miser sur les aliments peu caloriques, autrement dit, les protéines et les glucides qui sont les nutriments les moins caloriques (1 gramme = 4 kilocalories).
Les graisses en revanche, n’étaient pas très bien vues avec un score calorique supérieur au double protéines et glucides (1 gramme = 9 kilocalories). Pour information, l’alcool fait aussi partie des substances hautement caloriques, avec 1 gramme = 7 kilocalories.
En fait, ce que était omis à cette époque, c’est que l’Homme est une machine certes, mais une machine non pas thermodynamique mais biologique.
Et cela change tout ! En effet, cette machine biologique a besoin de nutriments précis pour sa santé, réguler ses hormones et donc sa satiété, son bien-être, son état psychologique, son poids corporel, etc.
Vision réductionniste vs vision holistique
Les calories, qui représentent in fine, la majeure partie de la prise de poids (l’hyper-secrétion d’insuline chronique due à la consommation de glucides raffinés joue un rôle conséquent également selon certains chercheurs), n’expliquent en rien comment on en arrive à en consommer plus que de raison.
La prise de poids est un phénomène complexe qui repose sur des déterminants à la fois sociaux, comportementaux, biologiques, et psychologiques. Bref, sur tout ce qui peut influencer la prise alimentaire.
Lorsqu’on ne considère pas le problème de la prise de poids de façon globale, et que l’on se contente de contrôler le nombre des calories, il peut y avoir un bénéfice à court terme, mais on observe généralement un retour au poids « de base » avec le temps.
C’est cette vision de l’Homme « machine thermodynamique » qui a vu naître les édulcorants, au gout sucré mais sans calories. Cela aurait pu être le début d’une belle histoire. Et bien pas du tout.
Les sodas édulcorés ne font pas reculer le surpoids
Si la lutte contre les graisses à partir des années 1950 a lamentablement échoué à endiguer surpoids et maladies cardiovasculaires, le recourt aux édulcorants à des fins d’éviction des sucres n’a semble-t-il pas mieux fonctionné.
C’est en tout cas ce qu’a conclut cette étude datant de janvier 2019. Aucune preuve ne peut être avancée aujourd’hui pour dire que les édulcorants participent d’une meilleure gestion du poids ou de la réduction des maladies métaboliques.
Avant même de s’interroger sur une possible association de ces édulcorants à des problèmes de surpoids ou à certaines maladies, un premier constat s’impose : leur ajout ne sert à rien.
L’essor des sodas édulcorés et autres produits allégés où le saccharose est remplacé par de faux-sucres de substitutions, comme l’aspartame, n’a donc produit aucun effet bénéfique en termes de santé publique.
Chez les diabétiques, certaines études tendent à montrer qu’ils pourraient même avoir un impact pernicieux sur la phase céphalique de sécrétion d’insuline même s’ils n’ont pas d’effet sur la glycémie à court terme.
Sodas édulcorés et produits lights, des effets pervers ?
Pléthores d’études d’observations ont tenté d’appréhender l’association entre la consommation d’édulcorants et la prise de poids, tous types de diabètes, le cancer, les maladies neuro-dégénératives, etc. La majorité de ces études montrent une corrélation positive entre la consommation d’édulcorants et le gain de poids ou le diabète.
En spéculant un peu, on pourrait émettre l’hypothèse que la déculpabilisation liée au fait de prendre des produits « sans sucre » pourrait en fait favoriser une consommation excessive de ces sodas édulcorés qui contiennent souvent de nombreux marqueurs d’ultra-transformation.
Une personne consommant des sodas édulcorés tous les jours peut devenir « dépendante » à ces boissons, par exemple à cause de leur gout sucré ou de la caféine qu’elles contiennent. Ce phénomène peut contribuer à maintenir la personne dans une logique de surconsommation.
Le principe de précaution s’impose
Les preuves présentées contre les édulcorants sont souvent entachées de biais et il est difficile d’établir une relation de cause à effet entre leur consommation et d’éventuelles maladies métaboliques ou une forme de toxicité.
L’Agence Européenne pour la Sécurité Alimentaire (EFSA) définit cependant des doses journalières acceptables (DJA) pour différents édulcorants à l’instar du plus connu d’entre eux, l’aspartame (40mg / kilo / jour). Si de telles recommandations existent c’est bien que la consommation massive de certaines de ces substances n’est pas totalement sans risque pour la santé…
Compte tenu de l’absence de bénéfices santé et de l’existence de possibles risques liés à l’absorption d’édulcorants à haute dose, il semble justifié de considérer les sodas édulcorés comme foncièrement inutiles et d’en avoir une consommation raisonnée.
Je n’ai toujours pas compris si l’absorption de soda édulcoré favorisait la prise de poids…
Bonjour,
Pour répondre à votre question. Pléthores d’études d’observations ont tenté d’appréhender l’association entre la consommation d’édulcorants et la prise de poids, tous types de diabètes, le cancer, les maladies neuro-dégénératives, etc. La majorité de ces études montrent une corrélation positive entre la consommation d’édulcorants et le gain de poids ou le diabète.
Compte tenu de l’absence de bénéfices santé et de l’existence de possibles risques liés à l’absorption d’édulcorants à haute dose, il semble justifié de considérer les sodas édulcorés comme foncièrement inutiles et d’en avoir une consommation raisonnée.